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Réactance
La réactance d'un circuit électrique est la partie imaginaire de son impédance induite par la présence d'une inductance ou d'un condensateur dans le circuit. La réactance est notée X et s'exprime en ohms ( Ω ).
- avec :
- Si X > 0, le dipôle est inductif
- Si X = 0, le dipôle est purement résistif
- Si X < 0, le dipôle est capacitif
L'équivalent de la réactance lié à l'admittance est la susceptance.
Relations avec l'impédance
La relation entre l'impédance, la résistance et la réactance est donnée par :
- avec :
- Z l'impédance, en Ω
- R la résistance, en Ω
- j l'unité imaginaire des nombres complexes
- X la réactance, en Ω
Parfois, il suffit de connaître le module de l'impédance :
Pour un élément purement inductif ou capacitif, le module de l'impédance est égal à la valeur absolue de la réactance : |Z| = |X|.
Réactance inductive
La réactance inductive ou inductance notée XL est causée par le champ magnétique qui accompagne tout courant électrique – un courant variable est accompagné d'un champ magnétique variable, qui induit une force électromotrice qui s'oppose au changement du courant. Plus le courant change, plus l'inducteur s'oppose à ce changement : la réactance est proportionnelle à la fréquence, donc X = 0 pour un courant continu. Il y a également une différence dephase entre l'échelon de tension et le courant dans le dipôle.
La réactance inductive suit la formule :
- Avec :
- XL la réactance inductive, en Ω
- f la fréquence, en Hz
- L le coefficient d'auto-induction, en H
Réactance capacitive
La réactance capacitive ou capacitance, notée XC reflète l'impossibilité pour les électrons de traverser un condensateur, bien que le courant alternatif à haute fréquence le puisse (les électrons s'accumulent et se raréfient alternativement sur les deux plaques du condensateur). Il y a également une différence de phase entre le courant alternatif passant dans le condensateur et la différence de potentiel entre les bornes du condensateur.
La réactance capacitive suit la formule :
- Avec :
- XC la réactance capacitive en Ω ;
- f la fréquence en Hz
- C la capacité en F
Attention ! On a ainsi défini la réactance capacitive XC comme une grandeur positive, mais l'impédance d'un condensateur est –j XC, un condensateur introduit une différence de phase de -90° : sa réactance est donc en fait –XC
Une réactance shunt est une bobine d’inductance destinée à être connectée entre phase et terre, entre phase et neutre ou entre phases dans un réseau pour compenser le courant capacitif en shunt. Autrement dit c'est un composant électrique haute-tension qui a pour fonction de contrôler la tension d'un réseau électrique en compensant le comportement capacitif d'un réseau par son comportement inductif.
On distingue celles de type sec, c'est-à-dire isolé par l'air, et celles immergées dans un liquide, généralement de l'huile minérale. Ces dernières peuvent comporter un circuit magnétique ou non, un blindage magnétique vient alors se substituer au circuit magnétique. Ces considérations influent sur le comportement linéaire du composant. Les bobines immergées dans l'huile peuvent être monophasées ou triphasées, tandis que celles isolées dans l'air sont toujours monophasées.
Les longues lignes ont tendance à avoir des surtensions à leurs extrémités en cas de faible charge, on parle d'effet Ferranti, et au contraire une faible tension en cas de forte charge. Pour maintenir une tension constante, ou du moins pour ne pas dépasser les limites imposées par la régulation, on enclenche ou déclenche une réactance shunt.
En première approximation, l'enclenchement d'une réactance de puissance réactive nominale Q sur un réseau réseau électrique, une réactance shunt, permet d'abaisser la tension du réseau U suivant la formule : ΔU / U = Q / Scc, où ΔU / U représente la variation relative de tension et Scc la puissance de court-circuit du réseau.
Les réactances shunt peuvent également servir à filtrer certaines harmoniques présentes dans le réseau.
Une réactance shunt monophasée étant une simple inductance sur le plan électrique, le courant I, la tension du réseau U et la réactance X sont liés par la relation suivante :U / √3 = X . I
La puissance réactive apportée par un banc triphasé de réactances shunt, notée Q, vaut : Q = 3X . I² = I² / X
- On emploie aussi les noms suivants pour désigner une réactance shunt, dont certains sont abusifs :
- réactance de compensation
- bobine de compensation
- self de compensation
- bobines d’inductance shunt
- bobine shunt
Il convient toutefois de distinguer les réactances shunts des bobines de compensation ou réactances de compensation qui sont installées au neutre des transformateurs de distribution pour limiter le courant de défaut monophasé de réseau HTA. Le terme shunt permet d'éviter la confusion.
Au départ, une réactance isolée dans l'air est une simple bobine montée sur pieds, dont les tours sont isolés les uns des autres par de l'air. Les modèles récents utilisent soit de la fibre, soit du vernis ou des films pour réaliser l'isolation diélectrique entre les tours. Le refroidissement se fait à l'aide de canaux entre les couches de conducteurs. Il n'y a donc pas d'huile dans l'assemblage.
On distingue les modèles à noyau magnétique et ceux qui en sont dépourvus. Ces derniers sont parfaitement linéaires sur le plan magnétique, cela signifie que la réactance X est constante, la tension est toujours proportionnelle au courant.
Réactances immergées dans l'huile
Les réactances immergées dans l'huile peuvent être de deux types : soit avec un circuit magnétique, soit avec un blindage magnétique. Dans le premier cas, la technologie est quasiment identique à celle des transformateurs de puissance, à la différence qu'il n'y a qu'un côté primaire, le courant magnétisant est donc égal au courant primaire, par conséquent beaucoup plus élevé que dans le cas des transformateurs. Afin de limiter les pertes, il est nécessaire d'avoir un cycle d'hystérésis plus étroit. Le circuit magnétique comporte donc des entrefers. Ceux-ci sont réalisés grâce à des entretoises en céramique, qui se comportent comme l'air sur le plan magnétique, mais assurent la stabilité mécanique du circuit magnétique. Ces entrefers permettent d'augmenter la réluctance du circuit magnétique, et donc de faire diminuer son inductance. Ainsi, il est plus linéaire et peut fournir plus de puissance réactive. Plusieurs petits entrefers sont préférés à un grand entrefer afin de limiter les courants de Foucault dans les tours avoisinant l'entrefer et afin d'obtenir un meilleur ratio ampère / tour.
Dans les modèles sans circuit magnétique, celui-ci est remplacé physiquement par une structure en matériaux isolants pour maintenir mécaniquement l'ensemble. Le flux circule à travers le blindage magnétique installé à l'intérieur de la cuve. Sans blindage, le flux circulerait dans la cuve et provoquerait son échauffement. L'avantage est une plus grande linéarité en comparaison des modèles avec circuit magnétique.
Enfin, les bobines immergées dans l'huile peuvent être monophasées ou triphasées.
Les autres composants, circuit magnétique, enroulement primaire, huile isolante, cuve, traversées isolées, sont les mêmes que sur un transformateur de puissance. Les refroidissements des réactances de shunt peuvent être naturels ou forcés.
Réactances dans l'air
Les réactances dans l'air sont surtout utilisées pour les moyennes tensions et en HTA. Elles peuvent également être connectées au côté tertiaire d'une transformateur de puissance, donc à une tension plus faible que celle de la ligne. Elles sont en général compétitives par rapport aux réactances isolées dans l'huile. Cette technologie est par contre limitée à une gamme de puissance réactive beaucoup plus faible que les réactances dans l'huile. Par ailleurs, son champ magnétique n'est pas confiné dans un noyau magnétique, les constructions métalliques dans son environnement sont donc soumises à des phénomènes d'induction et de courants de Foucault.
Réactances immergées dans l'huile
Les réactances immergées dans l'huile sont utilisées pour les très hautes tensions. Elles sont généralement connectées directement sur la ligne.
Connexion et déconnexion
Lorsque les réactances sont connectées ou déconnectées du réseau, la tension change de manière brutale. Dans le cas de la connexion, la réactance de shunt est sujette aux courants d'enclenchement qui peuvent l'endommager si sa conception mécanique n'est pas suffisamment robuste. Dans le cas de la déconnexion, la surtension peut être problématique. Elle est due aux phénomènes de l'arrachement de courant et du réamorçage.
Réactances shunt et FACTS
Par leur capacité à contrôler la tension, les réactances shunt peuvent être considérées comme des composants FACTS rudimentaires. On emploie parfois le terme MSR pour les désigner. Dans le cas où un contrôle plus fin de la tension est nécessaire, les gestionnaires de réseau préfèrent employer un compensateur statique d'énergie réactive.